Le kink de la semaine – Milfy City

Quand on parle d’avancée dans le milieu du visual novel adulte occidental, Milf City est probablement l’exemple le plus marquant. Aucun jeu n’a pénétré le marché comme il l’a fait : des centaines de milliers de téléchargements, des milliers d’inscrits pour le soutenir financièrement, et des milliers d’autres qui laissent des commentaires à son sujet un peu partout. Désormais perdu dans les limbes, son histoire vaut le détour.

 

Avant d’avoir développé Milfy City, ICSTOR avait créé des jeux de grande qualité avec des concepts simples. Un jeu bac à sable, une femme, et il faut jouer pour débloquer des scènes. La plupart de leurs jeux ont été faits sous RPGMaker, ce qui a tendance à rebuter de nombreux joueurs. Mais c’est Ren’Py qui a été utilisé pour Milfy City. Si vous ne voyez pas la différence entre les moteurs de jeu, RPGM requiert des mécaniques de jeu du style des premiers Final Fantasy ou des jeux Pokémon dans lesquels il faut se diriger manuellement vers des objectifs. Ren’Py est un moteur simple pour visual novels dans lequel on incorpore du texte et des visuels et où se déplacer nécessite simplement de cliquer sur un lieu.

 

Quand le jeu est sorti, il a purement et simplement choqué par sa qualité visuelle.

 

 

Bien que cette qualité photoréaliste ne soit pas du dessin, le jeu était bien au-dessus de ses concurrents et même un peu au-dessus de beaucoup de titres triple-A mainstreams. Comme si ça ne suffisait pas, les animations étaient totalement fluides et bouclaient parfaitement. Mais le coup de grâce était probablement le contexte de sa création. L’histoire de Milfy City n’était pas géniale et était loin d’être profonde. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il nous faut un peu de contexte : à l’époque, les VN adultes occidentaux suivaient la formule des Big Brother et Man of the House : l’inceste. Vous et votre mère/sœur (proprio/coloc après le changement des règles de Patreon à ce sujet) êtes frustrés sexuellement et vivez des aventures qui finissent par corrompre vos colocs/sœurs/mère qui acceptent de coucher avec vous. Et pour cela il fallait attendre 10 ou 15 mises à jour. Une grande majorité des jeux s’embourbaient dans cette mécanique. Milfy City évoquait également l’inceste (remplacé par proprio/colloc) mais il a jeté le reste du concept à la poubelle puisque tout le monde est attiré par vous dès le début. Et bim. L’affaire est réglée. L’idée était merveilleusement simple. Le créateur ne faisait pas saliver le joueur update après update, en le retenant en otage, pour finalement tomber sur la scène qu’il attendait. Ce jeu vous fait profiter de scènes avec presque tous les personnages principaux en 3 mises à jour et vous donne envie d’en voir plus. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de montée en puissance : il y en a et c’est incroyablement bien fait.

 

 

Malheureusement, l’histoire ne s’arrête pas là. Quelque part autour de la 4e update, ICSTOR fait une longue pause, le développement du jeu lui ayant provoqué un “burn out”. Six mois plus tard, il revient avec une mise à jour nous offrant des scènes avec le personnage préféré des joueurs, mais que les gens ont trouvé fades – sans parler du fait qu’après ce long hiatus, le dev les a mises en ligne sans animation et a pris encore plusieurs semaines (ou mois, on perd le fil des retards) pour sortir les animations. Après avoir promis de reprendre le développement, ils ont annoncé qu’elles sortiraient quelques mois plus tard sans être finalisées mais que des updates verraient le jour.

 

 

 

L’histoire du jeu peut sembler longue, mais il n’y a rien de plus à en dire. La qualité est extrêmement élevée et n’a pas encore connu d’équivalent. Les personnages sont vraiment attirants et il n’y a quasiment pas de bullshit : vous voulez des scènes de sexe, il y en a, elles sont bonnes, allez-y.

 

 

Les mauvais côtés sautent aux yeux : l’histoire, bien que secondaire, peut se montrer très mauvaise. Le scénario balance de gros clichés dès le début puis tout au long de l’histoire. Et il y en a beaucoup. Alors que les personnages sont géniaux, les premières mises à jour ont montré quelques problèmes. Et lorsque deux des personnages préférés ont reçu leur update, la qualité a drastiquement diminué. L’histoire s’est également dévoyée dans la corruption, le chantage et même le fait de peloter des personnages alors qu’ils sont endormis. Mais vu que tout le monde est attiré par votre personnage, il n’est pas franchement utile d’aller leur faire subir ce genre de choses. Il y a eu quelques plaintes, mais malheureusement, le seul moyen de conserver la légèreté du jeu est d’éviter ces situations vous-même.

 

 

Il est difficile de juger ou de faire une critique de Milfy City car c’est un très bon jeu, très fun, mais qui a été éclipsé par les problèmes de son développeur. Il est actuellement en pause avec la promesse d’en voir plus. Mais ces promesses tardent à se concrétiser.

 

Malgré tout, il reste le visual novel au meilleur contenu adulte du marché.

 

TL;DR

 

Jouer ou ne pas jouer ?

 

Jouer si :

Vous voulez vous taper une bonne branlette.

Vous aimez le personnage de la “proprio” : son contenu est de loin le meilleur.

Vous ne voulez pas spécialement d’histoire.

Les clichés ne vous gênent pas.

Peu vous importe que l’histoire ait une bonne fin – ou même une fin tout court.

Vous voulez comprendre pourquoi ce truc reste le jeu le plus téléchargé et le plus discuté même après des mois sans mise à jour.

 

Ne pas jouer si :

Vous voulez une histoire profonde et bien écrite.

Le chantage, la corruption, le voyeurisme et autres thématiques dépravées vous gênent.

Vous espérez que l’histoire ait une fin.

Vous finissez par vous attacher à Bob : il devait sûrement avoir une fin heureuse à la base, mais ce pauvre gars est bien dans la merde, là.

Vous souhaitez vous attacher aux personnages.

Vous aimez les personnages secondaires – apparemment on ne verra plus de contenu avec eux.

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